Photo: par Sébastien N D NGOM |
L'homme noir, l'écriture et l'histoire.
Ce
sont les évènements, négatifs ou positifs, religieux ou profanes, culturels ou
politiques, sociales et ou coutumières, qui se produisent aujourd'hui et qui,
demain, constituent l’histoire. En guise d’exemple, cette pandémie du coronavirus,
ses effets positifs comme négatifs, les morts qu’elle a occasionnés, les
changements de comportements entre autres, rentreront à jamais dans l’histoire
de l’humanité. Il est donc primordial que nous nous posions la question: En quoi écrivons-nous l’histoire ? C’est
à dire qu’est-ce que nous, aujourd'hui, en tant que jeunes, intellectuels,
africains,… faisons de concret pour laisser des traces sur les évènements qui
rythment notre quotidien. Ces traces peuvent être écrites, audibles, visibles
et artistiques, etc.
Si nous parlons
littéralement d’écriture, nous connaissons tous les citations faisant référence
au lien entre les africains et les textes écrits.
« En Afrique, un vieillard qui meurt, c’est une bibliothèque
qui brûle. » Amadou Hampaté BÂ.
« La meilleure façon de cacher quelque chose à
un noir est de la mettre dans un livre. » Dee Lee.
Quoique
la première citation soulève l’importance des aînés dans la culture noire, elle
relève tout comme la deuxième citation, le mauvais côté du lien entre le noir
et les textes écrits. À l’échelle de l’histoire, ce faible lien est récent car
nos ancêtres, les égyptiens, ont relaté leur histoire par des transcriptions
écrites, sources de savoir pour toute l’humanité. Moïse lui-même n’était-il pas
instruit – et heureusement pour nous –
dans toute la sagesse égyptienne ? Cette instruction acquise dans toute la
sagesse pharaonique a fait de ce Moïse, l’auteur du pentateuque. Ce sont ces livres
qui nous rapportent l’existence d’un Dieu qui a tout créé par sa puissance et
pour son amour dédié au peuple qu’il s’est choisi pour le don de la vie
éternelle. Aujourd'hui, nous n’aurions pu rien savoir sur cette époque et sur
les cinq livres écrits par Moïse, si l’écriture et la lecture avaient été
négligées.
C’est à la suite de la chute de la
civilisation égyptienne que les noirs ont perdu ce savoir-faire et sont
retombés dans la pratique de la transmission orale.
Après la période sombre
de l’esclavage et de la colonisation, le récit qui s’en est suivi est raconté,
relaté, pour la plupart, par les esclavagistes et les colons. Ce qui, à mon
avis, peut manquer de vérité et de justice, car cette histoire racontée la
serait au plaisir et au bon vouloir de celui qui la raconte. Mais quand le
peuple noir a réappris à écrire et à lire, la vraie histoire de cette ère
sombre a eu des corrections et modifications qui, non seulement ont remis en
cause les premières narrations, mais y ont également apporté plus de lumière et
de vérité. Étant donné que les vieilles habitudes ont la peau dure, les noirs
ont eu du mal à se réapproprier la culture de l’écriture. Cependant des figures
noires ont milité et militent encore pour la vulgarisation de la culture des
textes écrits. Ce qui est le mobile de ce texte.
Mais, ce combat n’est
pas terminé que voilà venue l’ère des réseaux sociaux où la rigueur dans les
écrits semble être facultative; où la communication orale revient à la page à
cause des facilités inhérentes. Si nous ne prenons garde, nous risquons de
retomber dans le vice ou plutôt le cliché du « noir et son lien faible avec l’écriture » ?
Il est important de
remarquer que l’ère du numérique vient avec l’ère de l’abondance. Non seulement
les écrits sont abondants, et pas nécessairement pertinents, mais aussi, ces
textes ne sont le plus souvent pas conservés, ni par leurs auteurs ni par bon
nombre de leurs correspondants. Il serait donc difficile d’en disposer dans le
futur, au moment de constituer les textes qui relateront notre histoire; car,
il faut le rappeler, c’est la somme des histoires personnelles des
contemporains qui constitue l’Histoire de leur époque.
Donnons à César ce qui
est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu ! L’internet est une création de
l’Occident; un outil très puissant mais qui reste une « propriété privée » occidentale. Et
comme propriété, l’Occident contrôle, collecte et met tout ce qui s’y passe
dans une banque de données. Ceci permettra que, demain, ce même Occident puisse
encore réécrire – et ceci pour une deuxième fois – notre histoire selon son
goût, et sa propre sauce. Voici des éléments de réponse si vous vous demandez
où je voudrais en venir:
1°) Serons-nous prêts encore à laisser la transmission de notre histoire à un tiers, qui:
i. Refuse déjà d’admettre notre éveil intellectuel du temps de l’Égypte antique;
ii. Refuse d’assumer les torts qu’elle nous a causés et continue de nous causer ?
2°) Que diraient de nous nos ancêtres égyptiens ?
3°) Et plus important encore, que sauront les prochaines générations de nous, si encore on laisse l’autre écrire notre histoire ?
1°) Serons-nous prêts encore à laisser la transmission de notre histoire à un tiers, qui:
i. Refuse déjà d’admettre notre éveil intellectuel du temps de l’Égypte antique;
ii. Refuse d’assumer les torts qu’elle nous a causés et continue de nous causer ?
2°) Que diraient de nous nos ancêtres égyptiens ?
3°) Et plus important encore, que sauront les prochaines générations de nous, si encore on laisse l’autre écrire notre histoire ?
4°) Les prochaines générations
auront-elles encore la bonne version de l’histoire ?
L’homme qui ne connaît
pas l’histoire est condamné à répéter ses erreurs, mais l’homme qui connaît mal
son histoire est très certainement perdu en plus d’être condamné à répéter les
erreurs du passé. Ceci dit, de nos jours, l’écrit n’est la propriété privée de
personne, c’est juste un outil accessible aux audacieux qui s’en servent pour
perpétrer leurs idées et/ou narrer des faits qui demain constitueront
l’histoire pour les prochaines générations.
A qui veux-tu confier cette noble tâche ?
J’attends avec impatience ta contribution.
Une excellente réflexion. J'espère, il y'a plus de raison d'attendre. Comme disait l'autre: Au lieu de voir ce que l'Afrique peut m'apporter, voyons donc ce qui sera ma contribution sur l'histoire récente.
RépondreSupprimerMerci de la réflexion. Bonne continuation.
Merci beaucoup ! C'est une réelle vérité que vous avez dite.
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