SAMAKAG VOUS PARLE !

Photo: par Sébastien N. D. NGOM

Vous avez du succès sans le savoir !!! (p.2)

Vous vous en rappelez sûrement. Le succès, sous l'angle de vue africain, se mesure à trois aspects fondamentaux. Dans notre précédent article nous avons vu le premier aspect qui concerne les relations. dans ce nouvel article, nous présentons un deuxième aspect du succès du point de vue africain: la honte.

2°/  La honte

L’un des carburants, c’est à dire la force motrice, pour alimenter ce système de l’économie du partage solidaire est la honte. La honte est vue comme un déshonneur et une humiliation pas simplement envers l’individu, mais elle s’étend également à toute la famille et notamment à toute la communauté. C’est pour cela que l’esprit d’égoïsme et l’esprit individualiste sont fortement reprouvés dans un tel contexte; car étant le moyen le plus facile pour une personne d’être considérée comme handicapé social et un invalide communautaire. Le sens enveloppé dans cette façon de concevoir le monde est que cette personne n’est pas relationnelle et, du coup, est en dehors du système de l’économie de partage solidaire, et donc inutile à la communauté et à la vie. Elle est vue comme le parasite à éviter et à mettre de côté, partout et en toute chose qui concerne la famille et la communauté. Une telle personne devient peut-être même sans le savoir ou sans le vouloir la honte pour la famille et pour la communauté. Car ces deux structures attendent des personnes qui les composent, qu'elles fassent tout dans leur existence, et dans tout ce qu’elles font ou avec ce qu’elles possèdent, pour ne pas être la porte par laquelle la honte serait rentrée au sein de la famille et/ou au sein de la communauté. C’est à cause de cette conception sociale de la vie dans un système de l’économie de partage solidaire que l'on peut voir une personne, une famille et toute une ethnie, dépenser et ceci en un seul jour, ou en une cérémonie ou évènement toute leur faible économie accumulée pendant plusieurs années. Le motif de toute cette dépense d’argent et/ou de biens n’est pas pour lancer ou agrandir un business qui rapporte, mais plutôt pour barrer la route à la honte qui risque d’atteindre la famille ou bien un proche on bien encore l’ethnie toute entière. Cela ne veut pas dire que ces personnes et/ou familles ne savent pas ce qu’est le business. Le business selon l’esprit capitaliste avec ses règles et son fonctionnement, non ! Mais une fois qu’on comprend le système (africain), on peut dire que c’est un vrai business. Ce business est d’ailleurs reflété dans les tontines et, là, chacun peut y participer et ceci en fonction des moyens de chacun et attendre son tour pour bénéficier de la solidarité de tous et être capable de régler ses problèmes ou investir dans autre chose. Les cérémonies ont également le même principe de fonctionnement que les tontines.

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