10 août 2020

SAMAKAG vous parle !


Application des aspects du succès à la mission chrétienne !!!

Sur la question du succès, que nous abordons depuis quelques temps, nous avons vu trois éléments qui, entre autres, définissent le vrai sens du succès vu sous l'angle africain. Si vous n'avez pas lu les parties précédentes, nous vous suggérons de le faire préalablement en cliquant sur les liens ci-dessous, avant de lire le présent article, pour une meilleure compréhension.

Aujourd'hui, nous vous invitons à découvrir comment ces principes africains du succès (et de la vie, en général) peuvent s'appliquer et profiter dans le cadre de la mission chrétienne (d'évangélisation).

Ya-t-il une leçon à apprendre dans l’évangélisation, l’implantation d’églises et pour la direction de nos églises dans le contexte africain ? Le principe de la mission qui englobe tous ces aspects précédemment abordés est que l’essence même de l’évangile reste le même dans le temps et au travers de toutes les cultures (cf. Éph 2: 8-9). Cependant la forme, la couleur et le mode de transmission de cet évangile, de cette évangélisation et de cet évangéliste; la forme et le leadership de l’église locale doivent fortement s’adapter à la culture locale. Cette aptitude de l’évangile et de ses structures à s’adapter aux formes, aux couleurs et aux modèles d’organisations locales fera que cet évangile puisse transformer la culture de l’intérieur. A ce stade l’évangile cesse d’être vu et interprété comme une création de l’Occident mais plutôt une puissance qui change l’homme, sa culture et son environnement.

Cette contextualisation doit tenir compte de tout ce qui, dans chaque culture, est en accord avec la parole de Dieu. Dans le contexte africain et plus particulièrement sénégalais, on peut sans être exhaustif prendre comme exemple le principe fondamental qui est la communauté, les structures qui la soutiennent et les rites qui la façonnent. L’aspect communautaire dans notre culture est extrêmement important et la notion de communauté se retrouve dans presque tous les principes et structures qui composent notre culture. Parmi ces principes (et sans être exhaustif), on peut noter: la famille et sa conception du point de vue africain, sa valeur et sa fonction; le mariage, sa fonction économique et sa dimension sociale, les autres cérémonies comme le baptême du nouveau-né, les funérailles et la circoncision,... Même le travail a en grande partie une dimension communautaire extraordinaire. Enfin, comme dernier exemple, le principe de l’économie du partage solidaire, son fondement, sa valeur et son mode de fonctionnement. Voilà en gros les piliers que l’évangéliste et l’évangile doivent bien comprendre afin de s’y adapter, faire pousser ses racines pour s’intégrer, bourgeonner, fleurir et donner des fruits de Vie à la communauté que cet évangile est venu racheter.

Ici le principe de la mission de Jésus qui s’est effectué en deux ans et demi doit nous servir d’étude de cas. C’est très frappant le temps que Jésus a accompli son ministère dans une culture totalement étrangère. Dans les principes de la mission selon Jésus, les anges ont été exclus. Jésus lui-même, sauf pour le péché, est à 100% homme. Il renonce à son égalité avec le Père. Apres cela, Jésus a plutôt misé sur la main-d’œuvre locale. Il a plutôt préféré que l’être humain communique l’évangile à un autre être humain comme lui. Quelle contextualisation ! C’est la raison pour laquelle sa vision n’était simplement pas arrêtée à implanter une multitude d’églises ni d’emmener des gens à la foi en aussi grand nombre pendant la durée de son ministère. Il voyait plus gros et plus loin que cela. La moisson est grande mais il y a peu d’ouvriers. C’est pour cela qu’il procéda aux choix d’une communauté restreinte composée de la main-d’œuvre locale en lieu et place des anges. La formation de cette communauté s’est faite sur le tas et ayant comme toile de fond les cérémonies, les faits sociaux, les besoins et soucis des gens et les espaces communautaires. Cette capacitation et transmission de compétences a su se faire par le biais d’une démonstration d’amour et de compassion envers cette communauté en formation, mais aussi envers les communautés à atteindre de l’évangile. En public, il enseignait et faisait des miracles, et en privé, avec la petite communauté, il répondait a leurs questions. Ceci lui permettait d’aller plus en profondeur sur les faits qui ont suscité ces questions. Pour finir, Jésus n’a pas lésiné sur les moyens: de même qu’il avait reçu tout pouvoir de son Père, de même il transmet intégralement ce même pouvoir reçu du Père pour l’envoi des disciples en mission.

Dans ma langue nous disons que « la branche de l’arbre épineuse la plus proche du jardin, c’est cette branche qui bouche le trou que les chèvres ont fait dans la clôture de ce même jardin ». Alors pourquoi faire des kilomètres et des kilomètres pour aller chercher une branche qui n’est ni épineuse et ni adapté au contexte. Ignorer et oublier la manière culturelle des peuples de se reproduire pour obéir à ce commandement de Dieu qui est de se multiplier et de remplir la terre; oublier la manière culturelle d’un peuple de faire leur business pour se nourrir et faire vivre leur économie; oublier la manière culturelle d’un peuple de protéger et de défendre leur environnement; et enfin, oublier la manière culturelle d’un peuple de s’organiser et régler ses conflits, ses défis,... c’est aller à l’encontre de la nature profonde et de l’âme de ce peuple. C’est aussi construire ses propres obstacles qui créeront de l’opposition et une inimitié qui brise la communication et les relations avec cette communauté.

Voilà ce que j’appelle une mauvaise stratégie car étant conçue de l’extérieur de la communauté et par des gens extérieurs à la communauté et qui ignorent les fondamentaux d’une culture communautaire. Alors qu’un modèle par excellence nous a été légué par le Seigneur Jésus, le missionnaire par excellence.

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