Application des aspects du succès à la mission chrétienne !!!
Ya-t-il une leçon à apprendre dans l’évangélisation,
l’implantation d’églises et pour la direction de nos églises dans le contexte
africain ? Le principe de la mission qui englobe tous ces aspects précédemment abordés est que l’essence même de l’évangile reste le même dans le temps et
au travers de toutes les cultures (cf. Éph 2: 8-9). Cependant la forme, la
couleur et le mode de transmission de cet évangile, de cette évangélisation et
de cet évangéliste; la forme et le leadership de l’église locale doivent
fortement s’adapter à la culture locale. Cette aptitude de l’évangile et de ses
structures à s’adapter aux formes, aux couleurs et aux modèles d’organisations
locales fera que cet évangile puisse transformer la culture de l’intérieur. A
ce stade l’évangile cesse d’être vu et interprété comme une création de
l’Occident mais plutôt une puissance qui change l’homme, sa culture et son
environnement.
Cette contextualisation doit tenir compte de tout ce qui, dans
chaque culture, est en accord avec la parole de Dieu. Dans le contexte africain
et plus particulièrement sénégalais, on peut sans être exhaustif prendre comme exemple
le principe fondamental qui est la communauté, les structures qui la soutiennent et les rites qui la façonnent. L’aspect communautaire dans notre culture est
extrêmement important et la notion de communauté se retrouve dans presque tous les principes et structures qui composent notre culture. Parmi ces principes (et
sans être exhaustif), on peut noter: la famille et sa conception du point
de vue africain, sa valeur et sa fonction; le mariage, sa fonction
économique et sa dimension sociale, les autres cérémonies comme le baptême
du nouveau-né, les funérailles et la circoncision,... Même le travail a en
grande partie une dimension communautaire extraordinaire. Enfin, comme
dernier exemple, le principe de l’économie du partage solidaire, son fondement,
sa valeur et son mode de fonctionnement. Voilà en gros les piliers que l’évangéliste et l’évangile doivent bien comprendre afin de s’y adapter, faire
pousser ses racines pour s’intégrer, bourgeonner, fleurir et donner des fruits
de Vie à la communauté que cet évangile est venu racheter.
Ici le principe de la mission de Jésus qui s’est effectué en
deux ans et demi doit nous servir d’étude de cas. C’est très frappant le temps
que Jésus a accompli son ministère dans une culture totalement étrangère. Dans les
principes de la mission selon Jésus, les anges ont été exclus. Jésus lui-même,
sauf pour le péché, est à 100% homme. Il renonce à son égalité avec le Père.
Apres cela, Jésus a plutôt misé sur la main-d’œuvre locale. Il a plutôt préféré que l’être humain communique l’évangile à un autre être humain comme lui.
Quelle contextualisation ! C’est la raison pour laquelle sa vision
n’était simplement pas arrêtée à implanter une multitude d’églises ni d’emmener
des gens à la foi en aussi grand nombre pendant la durée de son ministère. Il
voyait plus gros et plus loin que cela. La moisson est grande mais il y a peu
d’ouvriers. C’est pour cela qu’il procéda aux choix d’une communauté restreinte
composée de la main-d’œuvre locale en lieu et place des anges. La formation de
cette communauté s’est faite sur le tas et ayant comme toile de fond les cérémonies,
les faits sociaux, les besoins et soucis des gens et les espaces communautaires.
Cette capacitation et transmission de compétences a su se faire par le biais d’une démonstration d’amour et de compassion envers cette communauté en
formation, mais aussi envers les communautés à atteindre de l’évangile. En
public, il enseignait et faisait des miracles, et en privé, avec la petite
communauté, il répondait a leurs questions. Ceci lui permettait d’aller plus en
profondeur sur les faits qui ont suscité ces questions. Pour finir, Jésus n’a pas
lésiné sur les moyens: de même qu’il avait reçu tout pouvoir de son Père,
de même il transmet intégralement ce même pouvoir reçu du Père pour l’envoi des
disciples en mission.
Dans ma langue nous disons que « la branche de l’arbre
épineuse la plus proche du jardin, c’est cette branche qui bouche le trou que
les chèvres ont fait dans la clôture de ce même jardin ». Alors pourquoi
faire des kilomètres et des kilomètres pour aller chercher une branche qui
n’est ni épineuse et ni adapté au contexte. Ignorer et oublier la manière
culturelle des peuples de se reproduire pour obéir à ce commandement de Dieu
qui est de se multiplier et de remplir la terre; oublier la manière
culturelle d’un peuple de faire leur business pour se nourrir et faire vivre leur
économie; oublier la manière culturelle d’un peuple de protéger et de
défendre leur environnement; et enfin, oublier la manière culturelle d’un peuple
de s’organiser et régler ses conflits, ses défis,... c’est aller à
l’encontre de la nature profonde et de l’âme de ce peuple. C’est aussi construire
ses propres obstacles qui créeront de l’opposition et une inimitié qui brise la
communication et les relations avec cette communauté.
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